L’éducation à l’environnement est une éducation civique qui a pour but d’amener les individus et les collectivités à saisir la complexité de l’environnement tant naturel que créé par l’humain. Elle vise à acquérir les connaissances, les valeurs, les comportements nécessaires pour participer de façon responsable et efficace à la prévention, à la solution des problèmes de l’environnement, et à la gestion de la qualité de l’environnement.
Pratiques éducatives & valeurs partagées
L’éducateur·rice à l’environnement, avant d’être un porteur de projets, est un porteur de valeurs qu’il partage, ou non, avec ses pairs ou qu’il confronte à d’autres systèmes de valeurs, pour former des individus épanouis dans un contexte social serein, sur une planète accueillante aujourd’hui et pour l’avenir. En ce sens, les structures d’éducation à l’environnement tiennent compte de plusieurs facteurs afin d’adapter leurs pratiques éducatives.
Dans un esprit d’ouverture et d’adaptation aux changements écologiques, sociaux et économiques, les acteur·rices de l’éducation à l’environnement, organisé·es en réseaux et associations, s’inscrivent dans une analyse critique et un questionnement permanents des valeurs qu’ils portent au regard de leurs pratiques éducatives. Une démarche en quête de cohérence entre le dire et le faire, entre ce qu’on pense, ce en quoi on croit et ce qu’on fait vivre aux participants à travers les actions éducatives. Une démarche qui permet de mieux cerner la réalité quotidienne, de mieux réagir face à un autre système de valeurs et d’éviter de tomber dans le prosélytisme.
Quelques acronymes…
EEDD
Éducation à l’environnement et au développement durable
GRAINE
Groupe Régional d’Animation et d’Initiation à la Nature et à l’Environnement
ERE
Éducation Relative à l’Environnement
ESE
Éducation en Santé Environnement (réseau thématique)
ESS
Economie Sociale et Solidaire
CFEEDD
Collectif Français pour l’Education à l’Environnement vers un Développement Durable
FRENE
Réseau National d’éducation à l’environnement
CEMEA
Centres d’Entraînement aux Méthodes d’Education Active
CPIE
Centre Permanent d’Initiatives pour l’Environnement
LPO
Ligue pour la Protection des Oiseaux
Historique de l’EEDD
Perçue comme récente par une majorité d’entre nous, l’éducation relative à l’environnement existent pourtant depuis plusieurs siècles et possède des racines très anciennes. Dès l’antiquité, le rapport de l’homme à son environnement était questionné et certaines pollutions liées à l’activité humaine et la vie urbaine mentionnés. La démarche d’éducation à la nature n’apparaît véritablement qu’à partir des années 60 et sera menée par des passionnés et enseignants fidèles aux « leçons de choses » qui mènent les premières expériences d’école buissonnière**. Les catastrophes environnementales, La marée noire de l’Amoco Cadiz, la catastrophe industrielle de Seveso, la pollution du Love Canal ou encore l’accident nucléaire de Tchernobyl pour ne citer que les plus tristement célèbre, survenues au cours des années 70 et 80 vont accélérer la prise de conscience autour des enjeux environnementaux et de fait contribuer à l’essor de l’éducation à l’environnement. Sur cette même période apparaissent les premiers professionnels prônant une éducation « pour » et « par » l’environnement. En d’autres termes l’environnement sert d’une part de support et ressource pédagogique pour favoriser le développement des personnes et groupes sociaux et constitue par ailleurs un objectif vers lequel tendre avec l’enjeu de le préserver.
Sur le plan institutionnel, le point de départ de l’éducation à l’environnement se situe en 1972 lors la Conférence internationale des Nations unies sur l’environnement humain qui se déroule à Stockholm. A compter de cette date, l’éducation à l’environnement est considéré comme fondamentale face aux enjeux environnementaux. Une décennie plus tard, émergera le concept de développement durable avec le rapport « Notre avenir à tous » plus connu sous le nom de rapport Brundtland. Une notion qui confirme l’importance des notions d’éco-citoyenneté et de démocratie participative. Il se développe alors une éducation relative à l’environnement qui attache autant d’importance à l’environnement social que naturel.
À compter du 21ème siècle, l’éducation à l’environnement se structure de manière considérable et s’institutionnalise à l’échelle nationale comme internationale notamment via l’organisation de rencontres et de sommets mondiaux de l’éducation à l’environnement dès 1997 avec le sommet Planète’ERE à Montréal. La décennie des Nation Unies pour l’éducation au service du développement durable lancée en 2005 contribuera à mobiliser ressources et acteurs de l’éducation et a poser des objectifs sur le long terme.
L’éducation à l’environnement aujourd’hui
Les actions d’EEDD sont aujourd’hui portées par des professionnel·le·s (animateur·rices, coordinateur·rices, chargé·es de missions, ect..) aux profils et expertises environnementales complémentaires. Ce sont finalement plus de 650 salarié·e·s et de très nombreux·se·s bénévoles à l’échelle régionale qui agissent à l’heure actuelle en faveur de l’éducation à l’environnement au sens large. Le secteur représentait ainsi en 2021 plus de 250 structures recensées sur l’annuaire des acteurs de l’EEDD parmi lesquelles des associations à savoir 75 % des adhérents du réseau, mais aussi des établissements publics représentant 15 % des acteurs et des entreprises à hauteur de 10 %.
L’éducation à l’environnement est portée par plus de 200 structures adhérentes au réseau FRENE au niveau national. En Pays de la Loire cela représente 90 structures membre du réseau GRAINE. 60 % des actions sont financées par le biais de subventions. Les thématiques et publics de l’EEDD sont de plus en plus diversifiés bien qu’aujourd’hui, les actions réalisées dans le cadre scolaire restent majoritaires (+ de 50% des interventions réalisées) et portent sur l’axe biodiversité (47% d’entre elles).
Ce sont 600 000 personnes qui ont été sensibilisées en Pays de la Loire sur plus de 70 000 heures d’animations dont la moitié sur des temps scolaires sur l’année 2019* . En voyant augmenté son nombre d’adhérents et de projets, le GRAINE a développé de nouveaux axes stratégiques d’actions pour être en capacité de proposer des dispositifs d’accompagnement, des leviers de professionnalisation ainsi que de nouveaux espaces d’échanges.